Parallèlement je multiplie au cours de sessions, formations et stages, les contacts avec quelques maîtres de la botanique francophone de l’époque, entre autres le Pr. P. Villaret qui m’a initié aux arcanes de la nomenclature et ouvert les collections de son Institut de Lausanne, en Suisse (dont celles de Wilczeck) et J. Lambinon de Liège (Belgique) qui sont aussi devenus par la suite de précieux compagnons de voyages. Ce dernier m’a offert en outre une très importante documentation qu’il m’aurait été difficille de rassembler et de nombreuses planches d’herbier maghrébines des collections de «la Société pour l’échange des Plantes vasculaires de l’Europe et du Bassin méditerranéen» dont il a été le dernier président. Je ne voudrais pas oublier non plus les responsables des grands Herbiers où j’ai passé de longues heures et qui m’ont fortement guidé dans mes recherches, à savoir, G. Aymonin au Museum d’Histoire naturelle de Paris, A. Charpin aux Conservatoire et jardins botaniques de Genève et J. Mathez à l’Institut de botanique de Montpellier où j’ai pu y rencontrer les principaux spécialistes de la Flore nord-africaine de la fin du XXè siècle.
C’est en 1981, suite à un premier voyage au Maroc en compagnie d’amis naturalistes et botanistes savoyards que naîtra pour moi une véritable passion pour ce pays et sa flore. Il sera suivi par 35 autres missions à peu près dans tous les secteurs du pays, en équipes de naturalistes amateurs ou avec les chercheurs des institutions de Genève (Conservatoire et Jardin botaniques de Genève, CJBG) ou de l’ Emirates Centre for Wildlife Propagation (ECWP) basé à Missour (Maroc oriental), qui co-éditeront certaines publications. Mes voyages au Maghreb seront complétés par plusieurs courtes campagnes de prospection en Tunisie, Algérie et à Tenerife qui donneront lieu à la constitution d’un herbier riche aujourd’hui de près de 16 000 parts d’herbier dûment montées, classées et renseignées et à une bibliothèque botanique personnelle sur l’Afrique du Nord la plus complète possible. La mise au point et édition de l’Index Synonymique de la Flore d’Afrique du Nord avec C. Chatelain et coll. (5 volumes, 2010-2013) a valu aux auteurs la médaille d’argent d’OPTIMA 2013.
Avec l’arrivée de l’âge et ma cessation d’activité professionnelle, le temps est venu pour moi de consacrer enfin tout mon temps libre à l’étude approfondie et critique du matériel prélevé in situ, d’en concrétiser les conclusions et identifications par une série de publications déjà lancées et concrétiser un Atlas de la Flore du Maroc commencé depuis une quinzaine d’années et d’en faire une synthèse dans un site informatique le plus complet, didactique et attractif possible pour la flore du Maroc qui a pris le nom désormais de Flora maroccana. Site évolutif, qui ne sera sans doute jamais achevé, qui se voudrait le modeste complément illustré à la Flore Pratique du Maroc, mise au point et éditée par les chercheurs de l’Institut Scientifique à Rabat.
Je suis botaniste amateur depuis de longues années, chercheur associé désormais aux
Conservatoire et Jardin botaniques de la ville de Genève qui m’ont fait cet insigne honneur en 2010.
En 1970, alors en pleine activité professionnelle indépendante
(topographie–cartographie) j’aménage autour de ma demeure montagnarde un
petit jardin alpin. C’est à cette date que commence mon intérêt non
démenti depuis pour “l’aimable science“ ; c’est le début des courses en
montagne, des voyages, des échanges de graines et de plantules, des
cultures et des remuements de pierres... L’auteur doit beaucoup aux
Correvon, famille d’horticulteurs genevois et auteurs de plusieurs
ouvrages spécialisés dans la culture en jardin de rocailles et sur la
flore des Alpes, bien connus à l’époque, aussi pour leurs collections de
plantes alpines rares cultivées. Je suis aussi redevable aux jardiniers
du Jardin botanique de Genève, déjà à cette époque, de nombreux dons
d’exemplaires de plantes rares des montagnes dont quelques-unes perdurent toujours
plus de quarante ans après dans mon jardin.